Lien grand test de roues version 2008
En aôut dernier nous avions été très heureux de décortiquer les tests de roues éffectués par le magasine allemand TOUR. Cette année ils ont récidivé avec des
modèles différents mais en gardant un protocole parfaitement identique pour assurer la reproductibilité des tests. Une base de donnée importante et de qualité est donc disponible et nous vous la
proposons ici. Les interprétations sont en plus en bas comme nous l’avions fait en 2005 (ici et ici).
Critères de tests:
Aérodynamisme: Aptitude de la roue à pénétrer l’air. Plus cette valeur est faible, meilleure sera la roue. Elle s’exprime en Watts absorbés à 30, 40
et 50km/h. On ne prendra en compte dans ce comparatif que celle absorbée à 50km/h.
Inertie: Aptitude de la roue à maintenir une vitesse. Plus la valeur est faible, plus facile sera la roue à changer de rythme (accélérations ou
freinages). A l’inverse plus cette valeur est élevée, plus la roue conservera sa vitesse. L’inertie d’une roue transcrit directement le comportement d’une roue, c’est une valeur plus importante que
le poids de la roue elle même . Elle s’exprime en Joules dans ce test mais normalement en gr/mm², voir protocole de mesure de l’inertie ci dessous pour en savoir plus.
Rigidité latérale: Aptitude de la roue à se déformer latéralement. Plus cette valeur est élevée, plus la roue sera inflexible à vous accoups de
pédalage et en virage, donc plus la roue sera rigide et meilleure pour transmettre l’énergie du coureur. Elle s’exprime en N/mm.
Poids limite: Valeur donnée par le constructeur comme poids limite à ne pas dépasser par l’utilisateur. Au dessus de cette limite les roues ne sont
pas conseillées et leur utilisation pourrait s’avérer dangereuse.
Protocoles (idem article de 2005):
Test d’aérodynamisme: le test a été effectué à l’université de Lyon. Le tunnel n’est pas fermé et a été optimisé pour les tests Mavic. Seules les
roues avant sont testées. La vitesse du vent est de 50km/h. Les forces du vent et celle nécessaire pour faire tourner la roue sont mesurées donc la traînée causée par la rotation de la roue elle
même est connue. L’aérodynamisme est testé à differents angles en tournant la roue de 0 à 15° par rapport à la direction du vent. La procédure de test est complétement automatisée. A chaque
position, trois valeurs sont prises en comptes et elles doivent être proches les unes des autres pour être valides.La courbe représente les données prises à une certaine vitesse.
Test d’inertie: la roue nue est suspendue par la jante et un aimant est ajouté à la roue. La roue est balancée et un compteur mesure la durée de la
période. Ce procédé est répété 3 fois, la moyenne est faite pour la roue avant et arrière puis est utilisée pour calculer l’énergie nécessaire pour accélérer le roue avec un pneumatique lambda
(identique pour toutes les roues) de 0 à 30km/h (voir cette page)
Test de rigidité latérale: Les roues sont montées sur un bâti grâce avec une attache rapide et sont contraintes par l’intermédiaire d’un câble sur
et entre les rayons. La force et la distance sont enregistrées par ordinateur. La rigidité minimale est prise en compte.
Résultats bruts année 2005 et 2006 par ordre
alphabétique:
Modèle de roue
|
Aéro (W)
|
Inertie (J)
|
Rigidité latérale avant / arrière (N/mm)
|
Poids
limite (Kg)
|
Ambrosio X-Carbo
|
31,5
|
114
|
65 / 40
|
90
|
Bontrager Race X Lite Carbon aero
|
23,4
|
105
|
67 / 44
|
pas de limite
|
Campagnolo Eurus
|
27,8
|
123
|
61 / 58
|
82
|
Campagnolo Hyperon
|
32,1
|
97
|
55 / 53
|
82
|
Campagnolo Bora G3
|
23
|
103
|
53 / 44
|
82
|
Citec 3000S
|
30,6
|
127
|
57 / 56
|
99
|
Citec 3000S Aero
|
25,5
|
129
|
55 / 56
|
89
|
CKT Splendor
|
21,7
|
115
|
64 / 54
|
110
|
Corima Aero
|
24,7
|
106
|
65 / 38
|
pas de limite
|
Corima Turbospoke
|
23,1
|
111
|
34 / 34
|
pas de limite
|
Easton Tempest II Carbon
|
21,6
|
101
|
61 / 46
|
pas de limite
|
FRM FL-R 23 SD Aerolight
|
24,6
|
105
|
53 / 32
|
pas de limite
|
FSA RD-600
|
28,7
|
124
|
40 / 33
|
pas de limite
|
Fulcrum Racing Speed
|
23,7
|
102
|
55 / 42
|
pas de limite
|
Gipiemme Carbon 5-5
|
24,1
|
148
|
68 / 40
|
120
|
HED Hed 3
|
19,7
|
129
|
36 / 35
|
100
|
Lightweight Obermayer
|
24,8
|
84
|
78 / 57
|
80
|
Lightweight Ventoux/Standard
|
27,3
|
88
|
55 / 50
|
pas de limite
|
Mavic Aksium Race
|
30,0
|
143
|
74 / 48
|
pas de limite
|
Mavic Ksyrium ES
|
33,2
|
120
|
56 / 47
|
pas de limite
|
Mavic Cosmic Carbone SL
|
21,9
|
143
|
59 / 53
|
100
|
Ritchey WCS Carbon
|
19,3
|
97
|
37 / 32
|
pas de limite
|
Rose Aerospoke
|
23,0
|
165
|
33 / 29
|
pas de limite
|
Shimano WH-7801 Carbon 50
|
22,9
|
110
|
78 / 51
|
pas de limite
|
Shimano WH-7801 Carbon
|
24,4
|
98
|
64 / 51
|
pas de limite
|
Shimano WH-R560
|
26,1
|
132
|
58 / 48
|
pas de limite
|
Tune Olympic Gold 2005
|
24,1
|
88
|
37 / 33
|
90
|
Tune Skyline 2006
|
28,1
|
78
|
42 / 28
|
85
|
Vuelta Carbon Pro WR
|
20,8
|
108
|
46 / 30
|
100
|
Xentis Mark 1
|
25
|
103
|
40 / 37
|
pas de limite
|
Zipp 808
|
18,1
|
107
|
53 / 41
|
pas de limite
|
Graphiques des résultats bruts:
Aérodynamisme; roues avant classées de la plus rapide à la moins rapide.
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Les roues Zipp 808 testées l’an dernier sont toujours les premières de ce comparatif. Il sera très difficile de les détrôner puisque que la jante de 82mm de hauteur associée aux fossettes est très
efficace. Les roues Ritchey et Easton qui suivent utilisent les jantes Zipp 404 sans les fossettes et sont aussi très efficaces. Les HED à 3 bâtons et les Vuelta atypiques font parties du peloton
de tête tandis que la Corima Turbospoke (3 bâtons) et les Rose Aerospoke (4 bâtons) trâinent un peu la patte par rapport à des roues plus conventionnelles comme les Mavic Cosmic Carbone, les
Shimano Carbon 50mm ou les Campagnolo Bora G3. Preuve qu’une roue classique bien dessinée peut être plus rapide qu’une roue spécifique pour contre-la-montre.
Les Ksyrium ES sont très mauvaises comparées au gros de la troupe. Les rayons assez épais et la jante plate usinée ne font pas très bon ménage.
Globalement, sur ce graphique les jantes profilées sont logiquement en tête. Elles sont suivies par certaines roues que l’on peut qualifier de transitoires à partir des Citec 3000S Aero jusqu’au
FSA RD-600. Suivent ensuite les roues destinées à un tout autre usage que celui de la vitesse.
A titre d’information, une roue classique à jante plate et 36 rayons ronds absorbe 48W à 50km/h.
Inertie; roues classées à partir de la plus facile à changer de rythme à la plus difficile.
Le poids de la jante est ici ce qui va influer le plus sur l’inertie de la roue. Ainsi, les Tune Skyline 2006 basées sur des jantes Reynolds KOM, des rayons Cx-ray et des moyeux Mig45 et
Mag140 (1, 2, 3, 4) sont sur la plus haute marche du podium, peu avant les
Lightweight Obermayer testées l’an dernier. Les Tune Olympic Gold testées en 2005 utilisaient des jantes X-Treme profilées (45mm) très légères et sont donc logiquement aussi sur le podium. Elles
font match nul avec le combo Lightweight Ventoux/Standard (roue à jante plate à l’avant: ici, roue à jante profilée à l’arrière:
ici ).
Ces quatre paires de roues ont une longueur d’avance par rapport au peloton principal fermé par les Shimano WH-R560. Les roues qui suivent sont lachées par ce peloton et seront parfaitement à leur
aise lors des exercices à allure constante.
Rigidité; roues classées par roues avant puis roues arrières de la plus rigide à la moins rigide.
Premièrement les roues à bâtons sont généralement très peu rigides, les HED 3, Corima Turbospoke et Rose sont à la traîne. De multiples rayons fins valent mieux qu’une poignée de bâtons pour
la rigidité des roues.
Les roues à jantes profilées tiennent généralement le haut du classement même si des exceptions arrivent notamment pour celles basées sur des moyeux très légers ou avec un faible parapluie comme
les Ritchey, les FRM ou les Tune Olympic Gold. Le faible nombre de rayons n’est pas le souci puisque les Easton avec uniquement 18 et 20 rayons sont très rigides (contre 16/24 pour les Ritchey et
18/24 pour les Tune). Preuve que la construction de la roue à savoir le design des moyeux et donc le parapluie de la roue influe fortement sur la rigidité de cette dernière et peut compenser un
faible nombre de rayons. L’exemple parfait est la Campagnolo Bora G3 arrière: très peu de rayons côté opposé roue libre (8) là où l’angle de paraluie est très important et pourtant une rigidité
très correcte. Dans le même ordre d’idée la roue Eurus se comporte particulièrement bien.
Dernier point important concernant les Shimano carbone (jante plate ou profilée) qui sont très rigides. Leur nombre de rayons est pourtant très faible (16/20) mais le rayonnage radial côté roue
libre et croisé côté opposé (identique à l’IsoPulse de chez Mavic) permet un bon équilibre des tensions des rayons et une bonne rigidité. Apparement Shimano a poussé encore plus loin le concept
Mavic puisque la rigidité des roues Shimano est meilleure que celle des Ksyrium ES. Les Shimano utilisent des jantes carbone sans doute plus rigides aussi.
Petite remarque concernant les Obermayer testées l’an dernier: la rigidité de la roue arrière n’était pas valable car des versions de pré-production avaient été testées. Les versions actuelles
atteignent 57 à 60N/mm pour la roue arrière (au lieu de 37N/mm l’an dernier sur la version de pré-production et 50N/mm pour les Standard). Donc l’axe carbone Tune n’est pas du tout mauvais et très
rigide.
Interprétations
Comme l’an dernier, nous vous proposons quelques rapports qui refléteront les aptitudes de diverses roues.
Les rapports ne sont pas parfaitement représentatifs de la réalité mais permettent d’avoir une image de l’aptitude des roues pour différentes applications.
Premièrement le rapport moment d’inertie/aérodynamisme caractérisera l’aptitude des roues à être utilisées pour les sorties rapides au train ou les
contre-la-montres sans relances régulières. Le moment d’inertie important permettra de conserver la vitesse tandis que l’aérodynamisme devra être le meilleur possible pour offrir le moins de
résistance au vent.
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Pas de grosses surprises ici puisque les roues profilées et (relativement) lourdes prennent les premières places alors que les roues légères sont
doublement désavantagées dans ces exercices puisque souvent peu profilées.
Les deux premières places sont prises par des roues à bâtons (4 et 3 bâtons) tandis que la fameuse Mavic Cosmic Carbone complète le podium.
Certaines roues peu profilées comme les Citec 3000S Aero ou les Shimano R560 sont dans les premières grâce à une forte inertie combinée à un aérodynamisme pas forcément très mauvais.
Ensuite le rapport rigidité/moment d’inertie sera synonyme de capacité à grimper ou à accélérer régulièrement. En montagne ou en montée, en relance après un
virage ou en peloton, le cycliste balance le vélo de droite à gauche en transmettant un couple important et irrégulier. Il a donc besoin de rigidité et de faible inertie pour être le moins
fatigué.
Voici donc, séparés, les deux graphiques classés de la roue la plus apte à grimper à la moins bonne de ce comparatif.
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Les roues carbone tiennent le haut du pavé à ce niveau. Les Lightweight Obermayer testées en 2005 sont invaincues, très rigides et très légères, elles s’imposent aisément. Les roues Shimano sont
excellentes aussi et la roue avant profilée est même plus apte à grimper que sa petite soeur à jante plate (à vérifier en conditions réelles ceci dit). Pas de grosses surprises ici non plus même si
les Tune Skyline 2006 sont décevantes bien qu’elles aient un moment d’inertie très bas. Décidemment la légereté s’associe rarement avec la rigidité.
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Comme pour les roues avant, le classement des roues arrières suit le même schéma. A savoir du carbone en tête et des roues de chrono ou de moyenne
gamme au fond du tableau. Petite remarque tout de même avec deux petites intrues dans les premières places: les Campagnolo Eurus et les CKT Splendor.
Nous avions parlé l’an dernier des roues Reynolds KOM ou des Zipp 250 qui devraient prendre de loin la tête d’un tableau de ce type. Ce n’est finalement pas le cas puisque les Tune Skyline 2006 qui
utilisent les jantes KOM de chez Reynolds peinent à atteindre le milieu du peloton. Le manque de rigidité de ces roues à 885gr la paire leur joue des tours. Elles seront tout de même très à leur
aise en montagne pour peu que le coureur soit très léger ou relance en souplesse.
Conclusion
D’après ces tests une paire de roues est définitivement sortie du lot. Il s’agit de la Shimano WH-7801 Carbon 50mm. Un bon aérodynamisme, une excellente rigidité et une inertie moyenne, telles sont
les caractéristiques de cette paire de roue passe-partout qui mérite qu’on lui prête plus attention. On remarquera plusieurs paires de roues définitevement destinées à la montagne ou aux courses à
relances comme les criteriums à savoir les Campagnolo Hyperon, les Lightweight Obermayer ou Ventoux/Standard, les Shimano carbon…
Bien entendu, plusieurs autres paires se distinguent dans ce peloton pour leur qualités dans les différents domaines mentionnés. Nous vous laissons le soin de forger votre opinion sur les roues que
nous n’avons pas cité.