2007 aura été l’année du renouveau pour le fabricant français Mavic. Le concept TraComp des R-SYS lui aura permis de s’imposer sur le secteur de la roue aluminium haut de gamme. Pour
2008, l’entreprise de Haute-Savoie ne s’endort pas sur ses lauriers et revient sur le devant de la scène avec un autre concept, tout aussi prometteur, qui devrait ouvrir les portes à des
améliorations de taille sur les gammes à venir.
La version SLR des Cosmic Carbone est donc la première paire à disposer du concept baptisé R2R. La jante aluminium est toujours équipée d’un flasque en carbone sergé et
entrelacé, et le moyeu reste en aluminium. Le rayonnage est identique à l’avant et à l’arrière: 20 rayons assurent la cohésion de l’ensemble. Nous ne parlerons pas de croisement ici puisque
le rayonnage est atypique. Les détails seront mis en avant un peu plus bas. D’un point de vue poids, Mavic annonce ces roues à 1595g.
R2R, un concept qui a de l’avenir
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La technologie R2R des Cosmic Carbone SLR reprend visuellement les particularités des Cosmic Carbone Ultimate, ou des Lightweight, à savoir un rayonnage entièrement en carbone, de
jante à jante. Cependant la comparaison s’arrête ici. Là où les deux modèles très haut de gamme disposent de rayons enroulés autour du moyeu et moulés dans la jante, les rayons des
CCSLR « passent » sur le moyeu et sont vissés dans la jante, à l’instar d’un rayon traditionnel. Chaque rayon est donc en réalité double, et une roue à 20 rayons « visibles » est en
réalité composé de 10 rayons doubles.
Le boût fileté du rayon, au niveau de la jante, est identique aux rayons côté opposé roue libre de la version Ultimate, près du moyeu: le rayon s’évase pour laisser passer un insert
metallique fileté. (voyez sur cette
photo)
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Du côté des matériaux, les rayons des SLR sont en carbone unidirectionnel. Ils diffèrent cependant des Ultimate sur plusieurs points. Ovales et bruts sur les Ultimate, ils approchent ici la
section rectangulaire et l’aspect est plus brillant: ils font presque penser à un plastique de près.
Bref, les tensions dans ces rayons sont très élevées côté roue libre de la roue arrière, mais beaucoup moins sur la roue avant. Difficile de donner des chiffres car nous ne disposons pas de
la table de tension pour ces rayons, il s’agit donc uniquement d’un ressenti, tel que l’on peut l’avoir en prenant les roues en magasin.
Les rayons des deux côtés de la roue arrière sont diffèrenciés: leur épaisseur n’est que de 1mm côté opposé roue libre, comme sur la roue avant, alors qu’elle atteint 1,5mm côté roue libre.
L’aspect équilibre des rigidités latérales des deux côtés de la roue arrière a été privilégié à ce niveau.
L’avantage de ce concept est indéniable: il s’agit de la première roue à rayons carbone, de jante à jante, entièrement réparable, rayon par rayon. En exagérant un peu, nous dirions presque
qu’il s’agit d’une Cosmic Carbone Ultimate sans l’inconvénient de la roue monobloc irréparable. Nous ne pousserons cependant pas la comparaison aussi loin, même si c’est ce à quoi il faut
s’attendre à terme.
Le poids de ces Cosmic Carbone SLR reste élevé. Notre balance affiche 1630g la paire avec une inertie de rotation particulièrement élevée, synonyme d’une jante assez « pataude ».
L’essai sur route nous fera peut être mentir.
Sur cette première version, le rayonnage R2R n’est pas spécialement sous son plus beau jour, ses avantages techniques et sans doute pondéral sont masqués par un ensemble plutôt massif,
incohérent, et « vieillot »: jante à âme aluminium, moyeu alu, câches plastique. Tout ceci est assez peu en rapport avec l’évolution apportée sur le rayonnage. Nous attendons donc avec
impatience les évolutions qui mettront plus en valeur ce système novateur.
Des évolutions à tous les étages
Les composants des CCSLR restent, au premier abord, identiques aux versions précédentes des Cosmic Carbone. Le cerceau aluminium de la jante hybride est cependant allégée de 20g entre les
rayons, apportant une plus faible inertie de rotation et de translation. Le flasque carbone apporte toujours l’aérodynamisme attendu de la part d’une Cosmic: la hauteur totale de la jante
est de 52mm. Associée aux rayons très fins, les performances aérodynamiques doivent frôler l’excellence.
Le moyeu est évidemment redessiné pour recevoir le rayonnage R2R qui passe sur chaque flasque. Toujours usiné dans l’aluminium, le moyeu reprend le mécanisme habituel Mavic, avec les
réglages de jeu via une clé à ergots. Les roulements sont assez souples et devraient gagner un peu plus en fluidité avec les kilomètres.
Les rayons en carbone, comparaison
En ce qui concerne les rayons, comme annoncé plus haut, le carbone unidirectionnel est de la partie. A quelques mètres il est impossible de différencier ces rayons des rayons des
Lightweight, Cosmic carbone Ultimate ou Lew Pro VT-1. De très près la tâche est tout aussi difficile si les jantes et moyeux correspondants sont cachés. Sur la photo de droite,
sauriez-vous affirmer, à coût sûr, à quel modèle appartiennent ces rayons…?
Grosso modo, les diffèrences concernent principalement la forme du rayon: rectangulaire sur les CCSLR, ovale sur les LW, Lew et CCU.
Le mode de fabrication est ce qui diffèrencie le plus ces trois rayonnages qui ont fait, ou feront leurs preuves. Les Lightweight et Cosmic Carbone Ultimate bénéficient de doubles
rayons carbone moulés, enroulés autour du moyeu, de jante à jante. Les Lew utilisent des rayons carbone/bore collés dans le moyeu et dans la jante. Ces nouvelles Cosmic Carbone SLR
disposent de doubles rayons carbone qui reposent sur le moyeu et sont vissés contre la jante.
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Au final, notre conclusion est la suivante: Mavic a su une nouvelle fois innover de très belle manière. Il s’agit du premier rayonnage tout carbone entièrement réparable, qui apporte à la
fois un gain de poids conséquent: les CCSLR sont 145g plus légères que les CCSL, à priori un gain de rigidité: même si les tests de rigidité n’ont pas encore été publiés, les roues
transpirent l’inflexibilité.
Le tarif sera d’approximativement 1400 euros.
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